Richard M Gray et Frank Bourke

De nombreuses approches psychologiques utilisées en coaching ou autres démarches d’accompagnement possèdent des sources thérapeutiques. Ces processus thérapeutiques ont été bien souvent adaptés aux contextes professionnels de l’entreprise. C’est le cas de la programmation neuro-linguistique (PNL) et des thérapies cognitivo-comportementales(TCC). Pour des raisons plus ou moins justifiées (méconnaissances, corporatismes et justifications scientifiques) ces approches sont souvent opposées, alors qu’elles ont bien des points communs. Ces deux approches sont cognitivistes, car elles décrivent les interactions entre les pensées (les Processus Internes), les émotions (les états Internes) et les comportements, et proposent des outils pour comprendre et changer les pensées des individus (représentations mentales, stratégies mentales, croyances, valeurs). Le modèle des TCC est d’ailleurs bien ressemblant au schéma de la structure de l’expérience subjective de la PNL. Les deux approchent se distinguent cependant par le regard qu’elles portent à l’activité cognitive des individus, à l’importance donnée à la subjectivité individuelle, et aux approches scientifiques sur lesquelles elles reposent.

La PNL et les TCC ont les mêmes racines épistémologiques mais ont eu par la suite des aventures bien distinctes. Les TCC sont nées de milieux scientifiques, elles ont fait l’objet de nombreuses validations scientifiques et ont su rester dans le champ de la thérapie. La programmation neuro-linguistique (PNL) est née sur le campus universitaire et multiculturel de Santa Cruz (CA), de la rencontre d’un linguiste et d’un mathématicien passionnés par l’expérience subjective. Ils ont utilisé des démarches considérées comme non scientifiques (les méthodes descriptives de la linguistique) pour mettre à jour des processus de communication, d’apprentissage et de changement dont l’efficacité peut être vérifiée individuellement (mais pas assez de façon statistique). La divulgation rapide et grand public des outils et méthodes de la PNL a contribué à son immense succès et aussi à son image parfois peu flatteuse.

Il est certain que les deux approches ont beaucoup à apprendre l’une de l’autre, comme nous le propose l’article de Richard M Gray & Frank L. Bourke intitulé « Vers un élargissement du courant de la psychologie cognitive et comportementaliste » publié sur le site Contemporarypsychotheray. Les mises en parallèle de la PNL et des TCC sont plutôt rares, ce qui fait tout l’intérêt de cet article dans lequel les auteurs explorent en explorant les avantages et limites de la PNL et des TCC en tant qu’approches thérapeutiques.

Vers une vision complète de la psychologie comportementale et cognitive

La programmation neuro linguistique (PNL) est une méthode d’identification et de reproduction des schémas comportementaux et de perceptions de l’être humain. Cette méthode rend ces schémas accessibles à l’étude, la modification et l’enseignement. La PNL a produit des processus thérapeutiques pour les phobies, les traumatismes, le syndrome de stress post traumatique, l’anxiété et la dépression.
La Psychothérapie cognitive et comportementale est la thérapie la plus étudiée et dans de nombreux cas la plus efficace parmi celles disponibles. Ses résultats restent cependant inégaux dans leur ensemble. La PNL apporte à la thérapie cognitive et comportementale un ensemble d’améliorations qui peuvent accroître l’efficacité des interventions cognitives. La PNL réduit la durée d’une thérapie. Elle augmente la sensibilité aux variations individuelles et accroît l’utilité des schémas cognitifs pour guérir de comportements problématiques/difficiles. En bref la PNL offre le potentiel d’une approche cognitivo- comportementale au spectre plus large. (Liotta, 2012).

Les TCC : des généralisations abstraites

La PNL et les TCC mettent toutes deux l’accent sur les schémas de comportements en les définissant comme des séquences d’événements perçus (intérieurement ou de l’extérieur), ainsi que sur les réponses émotionnelles et cognitives qu’ils provoquent. Un schéma en TCC provient d’une synthèse de plusieurs exemples mis sous la forme de généralisations abstraites. Ainsi, la TCC construit le schéma général de la dépression en modélisant de nombreux cas cliniques. Ces schémas généralisés incluent habituellement la perception du sujet, sa réaction émotionnelle suite à sa perception, ses interprétations irrationnelles et/ou ses réponses… et ceci souvent à travers une loupe grossissante. Ce travail a été fait pour les symptômes bien connus que sont la tristesse, le repli, la léthargie, la fatigue et bien d’autres encore…

La PNL : la recherche des représentations internes

Avec la PNL, le travail clinique recherche les représentations internes spécifiques que produisent la réponse cognitive ou émotionnelle donnant lieu au problème. Ainsi, un client déprimé peut être en train de revoir compulsivement les images du décès récent de sa mère et de vivre les symptômes de ce que l’on généraliserait comme étant une dépression. La formulation en PNL doit toujours relater les étapes internes et les processus grâce auxquels le sujet « active le problème ».

L’individualisation du diagnostic PNL.
Les schémas des TCC 
sont validés par leur capacité à décrire des schémas généralisés de réponses, alors que les représentations internes qui produisent ces réponses spécifiques sont inconnues. Les interventions thérapeutiques en PNL sont validées lorsque les changements dans les séquences des représentations internes qui constituaient le problème ont pour résultat la résolution du problème. La PNL décrit le comportement désiré, identifie sa structure et les modifications possibles indiquées pour résoudre le problème. Avec la PNL, chaque diagnostic est un diagnostic individuel. C’est pourquoi la plupart des évaluations des interventions cliniques en PNL ne sont pas compatibles avec les méthodes classiques d’évaluations scientifiques.

Une échelle d’évaluation subjective des résultats obtenus.
Les TCC reconnaissent et décrivent la structure spécifique de plus de 10 variétés de schémas de dépression, tandis que la PNL, elle, en trouve infiniment plus, puisqu’elle décrit la structure spécifique de chaque cas. Pour étudier les résultats des interventions en PNL, on a besoin de demander aux sujets une évaluation subjective de la sévérité de leurs symptômes. Cette évaluation sera ensuite comparée statistiquement à de nombreux autres cas de malades en situation de pré et post traitement. Le diagnostic général peut être libellé avec des termes proches de ceux du Manuel de diagnostic et statistique des troubles mentaux (DSM) de l’Association Psychiatrique Américaine ou à ceux de International Classification of Diseases (ICD) de l’Organisation Mondiale de la Santé. Pour la PNL, l’objectif du traitement a pour point de départ la description que fait le client de ses buts émotionnels et comportementaux (comment le sujet se sent).

Ces types de réponses peuvent être évalués en utilisant une échelle de notation psychométrique comme celle développée par Likert (1932) : sur une échelle de un à dix, comment qualiferiez-vous cette émotion ? Sur une échelle de un à dix, comment cela vous affecte-t-il dans votre quotidien ? Sur une échelle de un à dix, avec quelle fréquence ressentez-vous le symptôme comportemental ? Sur une échelle de un à dix, quelle est votre évaluation de l’atteinte de vos objectifs émotionnels et comportementaux ? En maniant avec suffisamment de soin cette forme d’évaluation, les milliers de thérapeutes formés à la PNL pourraient utiliser cette mesure subjective afin d’évaluer l’efficacité de leur travail. Ces données pourraient ensuite être rassemblées à travers un large éventail de cas cliniques afin de donner une mesure de l’efficacité subjective des interventions en PNL pour chaque catégorie de diagnostic.

L’individualisation des interventions PNL sur les processus cognitifs

Une bonne pratique de la PNL ne fixe jamais le but de la thérapie selon un critère de diagnostic ou selon les schémas des TCC. Le thérapeute ne tente pas d’aider son patient à ne plus se sentir déprimé, mais plutôt à ne plus être obsédé par ses images internes de la mort récente de sa mère. La réussite clinique est au rendez-vous lorsqu’une réduction des symptômes résulte du changement de ce processus interne.

L’identification des schémas

Une des réalisations phares des TCC est l’identification précise des schémas qui caractérise un grand nombre de troubles mentaux spécifiques. Elle a identifié les troubles de l’anxiété, les phobies et le trouble obsessionnel compulsif. Après de nombreuses années d’évaluation expérimentale, les schémas sont bien définis et correspondent bien à l’expérience du terrain, même si ces interventions
en TTC sont moins efficaces que prévues. La PNL suggère que même si la TTC a clairement identifié les séquences globales des processus mentaux, elle ne prend pas en compte les petits changements propres à l’expérience subjective qui influent sur l’impact affectif et le sens donné par le sujet. Pour la PNL, les TTC n’ont pas été en mesure de tirer pleinement profit de leurs propres forces :
identifier des schémas de comportements fiables. Face à cette impasse, la PNL à plusieurs solutions à proposer : une approche radicalement centrée sur le patient dans laquelle toute expérience subjective individuelle est unique. Elle propose une méthode pour analyser et « manipuler » les perceptions (en utilisant la distinction des sous-modalités), ce qui rend l’intervention impactante pour chaque patient pris individuellement, tout en restant suffisamment flexible pour le thérapeute pour que plusieurs interventions puissent s’appliquer à partir d’un seul schéma.

La PNL est réellement centrée sur le patient

Les apports de la PNL aux TCC.

La PNL offre des apports possibles aux TCC qui sont largement validés par le courant dominant de la psychologie et des neurosciences. Les distinctions des sous modalités, examinées ci-dessous, sont largement validées par la littérature expérimentale, tandis que leurs applications dans les interventions thérapeutiques reste relativement récente (Gray, Wake, Andreas, & Bolsted, 2012). Les distinctions linguistiques, également décrites ci-dessous, sont dérivées des catégories linguistiques standards utilisées par Chomsky, Jakobsen et d’autres. Alors qu’il existe une littérature importante décrivant leur utilisation dans le champ linguistique, leur utilisation en thérapie est quelque chose de nouveau. Ceci dit, elles représentent un parallèle important aux distorsions cognitives et aux croyances irrationnelles propres aux TCC.

Les présupposés de la PNL.

La PNL débute par une série de présuppositions qui formalisent sa démarche réellement centrée sur le client. La plupart de ces idées ont pour sources Rogers (1951) et Maslow (1943), ainsi que Virginia Satir, Milton Erickson et Alfred Korzybski. Plusieurs de ces présuppositions postulent que les individus cherchent en général à être heureux et se comportent de façon rationnelle. Voici quelques présuppositions :

  • Le sens de la communication est déterminé par la compréhension qu’en a celui qui l’écoute. Le thérapeute a la responsabilité de s’assurer que lui et son patient se comprennent bien.
  • Si ce que vous faites ne marche pas, tentez autre chose. La PNL présuppose l’existence d’une certaine flexibilité chez le thérapeute, ce qui lui permet d’avoir plusieurs approches face à n’importe quel problème.
  • La carte n’est pas le territoire. Cette phrase nous enseigne que ni notre propre compréhension du monde, ni celle de notre patient n’est en soi une représentation exacte du monde extérieur. Notre travail consiste à vérifier que nous posons les bonnes questions afin que les deux visions du monde, celle du thérapeute et celle du patient, soient représentées avec précision dans la communication.
  • Tout comportement possède une intention positive. Cela signifie que les comportements
  • ont un sens, voire même sont une question de survie du point de vue du patient. Même s’ils peuvent nous paraître aberrants, pervers, ou irrationnels, il est crucial de pouvoir les comprendre du point de vue du client.
  • La signification d’un comportement est donnée par le contexte dans lequel il survient. Une fois que nous avons compris le contexte originel d’un comportement, ou comment notre patient arrive subjectivement à donner une raison d’être à son comportement, nous avons une meilleure chance de l’aider à progresser au niveau thérapeutique.

S’il existe d’autres présuppositions, celles décrites ci-dessus sont essentielles au champ de la thérapie.

La PNL capte les subtilités de l’expérience individuelle

Une innovation importante qui émerge de la modélisation avec la PNL est le raffinement des catégories de diagnostic. Ces catégories permettent de refléter l’agencement interne des perceptions du patient considérées comme la cause de ses symptômes.

La PNL capte également les subtilités (sous modalités) de l’expérience individuelle.
Cette approche radicalement centrée sur le client représente une subtilité supplémentaire par rapport à la pratique cognitiviste-comportementaliste.

La PNL adhère aux définitions générales des catégories présentes dans le DSM (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux) et dans l’ICD (International Classification of Diseases) mais elle capte également les subtilités infinies de l’expérience individuelle qu’englobent ces catégories. La PNL imagine les pathologies autrement : en termes de cartes spécifiques, ainsi que de schémas affectifs et comportementaux qui peuvent être modifiés. Une phobie des araignées, par exemple, est une représentation cognitive spécifique composée d’images, de sons et de ressentis que l’on peut modéliser et changer en modifiant la structure de ses perceptions. La représentation multi-sensorielle du stimulus qui alimente la phobie peut être changée. Par exemple : une énorme araignée en trois dimensions, dotée d’un certain poids et d’une certaine texture, qui escalade les bras de la personne peut se transformer en une toute petite araignée, lointaine, maintenue sans risque dans un bocal.

Modifier la perception transforme la composante émotionnelle d’un schéma cognitif.
En général, ce type de modification de la perception transforme la composante émotionnelle du schéma et par conséquent la réponse phobique du sujet. De plus, la PNL considère que chaque individu est capable d’effectuer des choix nouveaux quant à sa façon de percevoir et d’interagir avec le monde. Un diagnostic DSM de dépression sévère susceptible d’une intervention en thérapie cognitive- comportementaliste pourrait être considéré en PNL, (à partir des interviews du patient), comme une petite voix obsédante ayant la même tonalité et le même timbre que celle de sa mère autoritaire décédée depuis longtemps. Ceci fournit au thérapeute des informations sur les représentations internes propres au patient, des représentations qui peuvent générer et maintenir sa dépression et qui peuvent maintenant être transformées pour soulager le patient.

Les TCC : re-moduler ses schémas

Pour les TTC, l’intégration des changements de perceptions implique de re-modeler les schémas afin d’inclure l’expérience personnelle du client. Par exemple, le schéma classique d’une crise de panique, ou d’autres troubles de l’anxiété est l’interprétation irrationnelle et disproportionnée,
ou catastrophique d’un événement quelconque. Cette description met en lumière le contenu de la réaction du patient ainsi que son interprétation de sa propre réaction comme étant irrationnelle ou disproportionnée.

La PNL travaille à partir des réponses du client

La PNL postule que l’interprétation du patient est réaliste et vécue comme étant menaçante selon sa vision du monde. C’est à dire que ses perceptions justifient ses réponses. Après tout, dans le passé sa réaction a permis d’éviter le pire. A présent, la PNL peut lui permettre de re-coder ces schémas.

Elle aide le client à re-coder ses distorsions de perceptions (appelées sous-modalités) en les « manipulant » consciemment. Une seconde différence est dans l’utilisation du langage. Beck (Beck, 1976 ; Burns, 1980) et Ellis (1962) ont tous les deux identifié des schémas de langage typiquement irrationnels ou déformés qui décrivent la réponse

du patient face au stimuli initial. Ceux-ci sont souvent des jugements sur le contenu des réponses.

Le Méta-modèle : l’étude des éléments présents

Le méta-modèle offre des moyens spécifiques pour remettre en cause les schémas de langage dont le sens ou la perception est déformée. Par contraste avec les TTC, la PNL ne vise pas à établir si une déclaration est rationnelle ou pas, mais à explorer et étudier sa structure.

Rachman a enregistré un témoignage d’un patient souffrant d’un trouble obsessionnel compulsif qui affirmait la croyance irrationnelle suivante : « Dès que je suis responsable des choses, elles ont souvent tendance à se gâter » (1997, p.796). Ou plus généralement : « Si c’est moi qui suis responsable d’assurer la sécurité de ma maison, la probabilité qu’un feu se déclare est bien plus grande que si c’était vous qui étiez responsable de sa sécurité ».

La PNL ne remet pas en cause la signification générale de cette affirmation mais l’examine plutôt point par point afin de capter l’information qui est omise et, donc, n’est plus disponible à la conscience.
“A chaque fois que je suis responsable…” est un quantificateur universel ; c’est une forme de langage qui enlève toute option. Elle peut être remise en cause en posant des questions telles que : “A chaque fois ? Vraiment ? Il n’y a jamais eu de moments où vous étiez responsable et où rien de grave n’est arrivé ?”. Elle peut aussi être remise en cause avec un contre-exemple : “Peut-être pouvez- vous vous rappeler un moment où vous étiez responsable et où il ne s’est rien passé”. Ces remises en cause sont souvent utilisées jusqu’au point de rendre l’affirmation initiale absurde.

La notion de distorsion cause-effet en PNL est complètement en accord avec les idées des TCC qui allie l’action et la pensée, à savoir l’idée qu’une pensée peut et doit donner lieu à une action ultérieure non souhaitée sans aucun rapport direct avec la pensée. Avec la PNL, on remet en cause la cause-effet en demandant au patient comment il
sait que ceci ou cela arrivera ou combien de fois il a réellement vécu cette série d’événements dans le passé.

Le mot “choses” est un exemple de manque d’index de référence. Il n’y a pas de test précis qui permette de vérifier sa véracité puisque ce à quoi il fait référence n’est pas spécifié. On peut le remettre en demandant “quel genre de choses précisément peuvent-elles se gâter?”

La phrase « les choses ont souvent tendance à se gâter… » démontre une omission du comparatif. On peut la remettre en question avec « se gâter par rapport à quoi ? ». Encore une fois on challenge le langage du client afin d’en clarifier le sens et de lui permettre de trouver sa propre expérience non faussée du monde.

Le méta-modèle ne porte aucun jugement. Il peut toujours être présenté avec douceur, comme un moyen de clarifier et de comprendre le modèle du monde du client. Lorsqu’on présente les choses de cette manière, cela engendre très peu de résistance. Cette exploration en douceur et respectueuse aide le client à étendre les frontières de sa carte du monde.

Les sous-modalités : les dimensions d’importance et d’intensité

Selon le schéma classique du cognitivisme, le déclenchement de nombreux troubles de l’anxiété est dû à l’exagération de l’importance d’un événement ou d’une pensée. Par exemple, une personne religieuse exagère le blasphème implicite d’une pensée, un homophobe réagit excessivement à un commentaire sur la silhouette masculine, une personne ayant peur de la violence amplifie la portée d’une idée violente. Le thérapeute évaluera habituellement chacun de ces cas en les étiquetant d’illogiques, de catastrophisme ou alors de

réactions ayant besoin d’une correction. La PNL, pour sa part, étudie la structure de ces pensées ; c’est à dire qu’elle examine comment la représentation interne d’une pensée, sous la forme d’une image, d’une voix ou d’un ressenti, est déformée de telle sorte qu’elle donne à cette pensée un impact extraordinaire. La structure des sous-modalités de la perception est le médiateur de ces perceptions.

Les sous-modalités représentent les détails de l’expérience sensorielle qui affectent leur l’intensité et leur impact subjectif. Elles incluent des paramètres tels que la distance, la focalisation, le mouvement, la complexité, l’intensité, la taille, la vitesse et la position. Elles opèrent de manière pré- consciente et peuvent être utilisées avec de la pratique par n’importe qui. La relation qu’elles ont avec l’impact et l’intensité émotionnelle est très bien documentée.
En appliquant le travail sur les sous-modalités à la façon dont le patient répond au déclencheur, on peut trouver qu’il a une image très colorée, proche et lumineuse de la catastrophe anticipée dans son imagination. On peut apprendre au patient la manière d’éloigner cette image, la rendre plus petite, la cadrer et lui enlever de la couleur. S’entraîner avec d’autres stimuli moins gênants peut donner au patient une confiance accrue dans l’utilisation de cette intervention.

Dans le cas des stimuli auditifs, un patient peut par exemple se rappeler la voix de sa mère qui entonne, avec force le même message destructeur encore et encore, tout près de lui, avec une tonalité de voix grinçante, depuis un point fixe dans l’espace. Le thérapeute va travailler avec le patient pour l’aider à modifier la structure de son expérience. Ce faisant, il peut découvrir que baisser le volume, déplacer la source de la voix à un endroit différent dans l’espace, prendre de la distance et lui donner une mélodie plus harmonieuse peut transformer cette voix irritante en doux rappel que le patient est aimé par sa mère et qu’elle aimerait qu’il fasse attention.

Les autres interventions : ancrages et réponses conditionnées

En continuant le travail avec les mêmes schémas, il se peut qu’une simple intervention sur les sous- modalités soit insuffisante et que l’image, le son ou le ressenti puisse continuer à revenir sous sa forme pathogène. Dans ce cas, la PNL propose une série d’interventions possibles. Les plus connues peuvent inclure l’utilisation d’ancres et de réponses conditionnées afin d’amener un changement positif à la structure des schémas. D’autres interventions en PNL ont été créées pour couvrir un large spectre de problèmes psychologiques.

Les interfaces entre les PNL et TCC : des promesses pour l’avenir

La PNL et les TCC partagent des racines communes avec les travaux de Chomsky, Bateson et d’autres. Alors que les TCC suivent la tradition de l’investigation scientifique classique, la PNL se pratique plutôt comme un art empirique et intuitif. Les deux disciplines travaillent à créer des modèles descriptifs de comportements comme des séquences de perceptions, de réponses affectives et de réactions. Malgré ses racines fortement empiriques, le succès des TCC, même s’il est supérieur à la plupart des thérapies, tombe clairement en dessous de son potentiel. La PNL offre un ensemble d’outils pouvant tenir leur promesse d’accroître la spécificité et l’efficacité des TCC.

Les TTC ont amassé un nombre considérable de modèles testés sur des pathologies ordinaires. Cette bibliothèque générale de schémas fournit à la communauté PNL une avance considérable pour créer et tester des techniques efficaces à partir de sa perspective unique centrée sur le client.
Tout au long de cet article, nous avons examiné l’interface pouvant exister entre la PNL et les TCC ainsi que certains outils PNL validés scientifiquement. Nous avons vu comment les nouvelles idées de la PNL peuvent donner lieu à une nouvelle forme de pratique des TCC , plus
diversifiée et plus centrée sur le client. Nous reconnaissons que cette courte introduction ne débute même pas le sondage des profondeurs de la PNL ni celles des TCC.

Ceci dit, nous avons tout de même montré une voie possible de pratiques positives, soutenues par de solides preuves scientifiques, pouvant servir à améliorer, avec une palette d’outils thérapeutiques, les résultats déjà remarquables des TCC.

Les auteurs de cet article

Le Dr Richard M Gray est le Directeur de Recherche du « NLP Research and Recognition Project ». Auparavant il était Professeur Adjoint à l’école de Justice Criminelle de l’Université de Fairleigh Dickinson située à Teaneck dans le New Jersey (USA). Le Dr Gray a travaillé plus de 20 ans auprès du Département Américain de la Mise en Liberté Surveillée, situé à Brooklyn (NY) et a reçu un prix d’Éducation de la part de la Communauté Mondiale en PNL pour son travail auprès de délinquants (sous la responsabilité fédérale) ayant des troubles liés à l’usage de substances toxiques. Il est l’auteur ou le co-auteur de nombreuses publications. Il est membre de l’Association Canadienne en PNL, du Projet de Recherche et de Reconnaissance en PNL, des Instituts pour l’Étude Avancée de la Santé (Institutes for the Advanced Study of Health) et de l’Association Américaine de Psychologie (American Psychological Association).

Le Dr Frank Bourke est l’administrateur du Projet de Recherche et de Reconnaissance en PNL et joue également le rôle de coordinateur dans la communauté PNL. C’est un psychologue clinicien et chercheur diplômé, avec plus de 33 années d’expérience professionnelle dans les domaines du management, de la thérapie médicale et de la recherche. Frank Bourke a occupé les postes de professeur agrégé en Psychologie Communautaire à l’École de Psychiatrie de New York. Il est conférencier dans le domaine de la psychologie et de la santé mentale communautaire à l’Université de Psychologie de Cornwell et pour ses départements éducatifs. Il a créé l’association à but non lucrative pour faire avancer la PNL en tant que science et a également conçu et mis en place un plan de réhabilitation auprès de 800 survivants du World Trade Center après les attentats du 11 septembre.